La taille-douce
Elle consiste à graver en creux avec un burin et à l’envers un motif sur une petite plaque d’acier doux. Pour graver un seul timbre il faut au graveur entre 50 et 150 heures de travail pendant lequel l’artiste utilise une loupe binoculaire car la gravure est réalisée à la taille définitive du timbre.
Graveur Ladislav Jirka - République Tchèque
Ensuite ce bloc appelé Poinçon Original est durci par la cémentation (bain de cyanure à 900° puis rapidement refroidit). Le poinçon est ensuite transféré sur une molette qui sera elle aussi cémentée, puis le dessin est reporté autant de fois qu’il y aura de timbres sur un cylindre en cuivre appelé virole. L'encre vient ensuite se glisser dans les creux puis s'imprime sur le papier, tandis que le relief de la plaque donne le blanc. Cette technique a servi à réaliser le premier timbre-poste émis en 1840 en Grande-Bretagne.
Un des premiers timbres français réalisé avec ce procédé a été le Pont du Gard émis le 15 mai 1929, dessiné et gravé par Henry Cheffer.
Tout au long de l’avancement de son travail l’artiste peut en suivre l’évolution en tirant des épreuves sur une presse à bras : les épreuves d’état.
Epreuve du 2,20 F de la « Liberté de Gandon » d’après Delacroix
Puis une fois le travail terminé l’imprimerie procède à quelques tirages sur presse. Ces épreuves sont signées au crayon par l’artiste : ce sont des épreuves d’artiste. En principe le dessinateur signe à gauche et le graveur à droite de l'épreuve, c'est identique sur le timbre final, lorsque le graveur est aussi dessinateur la signature se trouve à droite.
Epreuve d’artiste du poste aérienne « Dagnaux » réalisé par Pierre Gandon
Ensuite plusieurs épreuves sont tirées sur du papier officiel avec des perforations de contrôle : ce sont les épreuves d’atelier.
Epreuve d’atelier « l’oiseau guêpier » du Niger, Des. P. Lambert - Gr P.Gandon
En dernier lieu, lorsque le poinçon est accepté et que la valeur faciale est gravée, celui-ci est cémenté, c’est le poinçon final. Il n’est plus modifiable et sert à réaliser la molette qui permettra de reporter le dessin sur le cylindre d’impression.
Plusieurs feuilles sont tirées en différentes couleurs afin de décider de la couleur finale du timbre : ce sont les essais de couleur.
Essais de couleur les Vanneaux , timbre gravé par Pierre Gandon
Un timbre réalisé en taille-douce est reconnaissable car le dessin est d’une extrême finesse et il offre au toucher une sensation de relief.
Ajouter un commentaire